« Beaucoup de livres ont déjà été écrits sur le conflit afghan et on a dit tout et son contraire à propos de l’engagement militaire de la France dans ce pays. Le présent ouvrage n’a pas pour but de polémiquer sur les raisons de notre présence là-bas, ni de donner une vision politique et globale du conflit qui ensanglante ce territoire du bout du monde, aussi vaste que la France et deux fois moins peuplé. Je m’appelle Jocelyn Truchet et j’ai 32 ans aujourd’hui. J’en avais 24 le jour où j’ai atterri sur la base militaire de Bagram, avec mon grade de Sergent, mon FAMAS et mes trois années d’expérience dans l’armée. Sergent au sein du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Chambéry, j’ai été envoyé avec la moitié de celui-ci pour un mandat de 6 mois dans la province de Kapisa. J’en suis revenu après 5 mois de combat, vivant, mais avec une jambe en moins. Jour après jour, j’ai noté mon expérience sur place.
La vie au sein de la base, nos opérations, nos contacts avec la population, et notre lutte contre les insurgés. C’est à l’heure où les derniers soldats français ont quitté ce pays que j’ai livré ce témoignage de ce que fut pour moi, louis des plateaux télé et des débats politiques, la réalité de la guerre d’Afghanistan. »

Né le 27 mars 1985 à Saint-Jean-de-Maurienne, Jocelyn Truchet a grandi dans sa vallée natale. Il y poursuit sa scolarité jusqu’au baccalauréat avant de suivre un DUT en sciences est génie des matériaux à Chambéry qu’il obtient en 2005. En septembre 2006, il s’engage à l’Ecole Militaire de Haute Montagne (EMHM) de Chamonix. Onze mois plus tard, il obtient ses galons de Sergent et choisit son affectation au sein du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Chambéry. Sa première opération extérieure se déroule en Guyane, de mai à octobre 2008, dans le cadre d’une opération de sécurisation du site de lancement de la fusée Ariane et de lutte contre l’orpaillage clandestin. A son retour, il entame sa préparation pour l’Afghanistan avant de s’envoler pour la capitale afghane le 2 décembre 2009. Cinq mois plus tard, le 16 mai 2010, un engin explosif improvisé placé au bord d’un sentier explose sur son passage, le blessant gravement. Amputé lourdement au dessus du genou de sa jambe gauche, il entame une longue période de rééducation. Cité à l’ordre de l’armée, il reçoit le 12 octobre 2010 la Croix de la Valeur Militaire avec palme de la main du Général Elrick Irastorza, Chef d’Etat Major de l’armée de terre. En avril 2011, le Colonel Vincent Pons, ancien commandant de son Bataillon en Kapisa, lui remet la médaille militaire dans sa ville natale. Le 27 juin 2012, accompagné d’élèves officiers de l’Ecole Militaire Interarmes, il réussit l’ascension de l’Aiguille du Midipar l’Arête des Cosmiques.